Nanomoteur

Un nanomoteur est un dispositif moléculaire (ou tout dispositif de taille nanométrique) capable de convertir de l'énergie en mouvement. Il peut généralement générer des forces de l'ordre du piconewton[1],[2],[3],[4].

Un nanomoteur hélicoïdal à commande magnétique se déplaçant à l'intérieur d'une cellule HeLa et dessinant un motif en forme de « N »[5].

Bien que les nanoparticules aient été utilisées par des artistes depuis plusieurs siècles, comme dans le cas de la célèbre coupe de Lycurgus, la recherche scientifique sur les nanotechnologies n'a vu le jour que récemment. En 1959, Richard Feynman avait donné une conférence célèbre intitulée « Il y a beaucoup de place en bas » lors de la conférence de la Société américaine de physique organisée à Caltech. Il avait ensuite fait le pari que personne ne pourrait concevoir un moteur faisant moins de 400 µm le long de chacune de ses trois dimensions[6]. Le but de ce pari (comme pour la plupart des paris scientifiques) était d'inspirer des chercheurs à développer de nouvelles technologies. Quiconque serait capable de développer un nanomoteur pourrait alors remporter un prix de 1 000 dollars[6]. Cependant, son objectif avait été contrecarré par William McLellan, qui fabriqua un nanomoteur sans développer de nouvelles méthodes. Néanmoins, le discours de Richard Feynman avait inspiré une nouvelle génération de scientifiques à poursuivre leur recherche dans le domaine des nanotechnologies.

La kinésine utilise la dynamique des protéines à l'échelle nanométrique pour « marcher » le long d'un microtubule.

Les nanomoteurs font l'objet de nombreuses recherches en raison de leur capacité à surmonter la dynamique microfluidique qui apparaît aux nombres de Reynolds peu élevés. La théorie des pétoncles explique que les nanomoteurs doivent briser une symétrie pour produire un mouvement en présence d'un petit nombre de Reynolds. De plus, le mouvement brownien doit être pris en compte car l’interaction particule-solvant peut avoir un impact considérable sur la capacité d’un nanomoteur à se déplacer à travers un liquide. Cela peut poser d'importants problèmes lors de la conception de nouveaux nanomoteurs. La recherche actuelle sur les nanomoteurs tente de surmonter ces problèmes et, ce faisant, d'améliorer les dispositifs microfluidiques actuels ou de donner naissance à de nouvelles technologies.

Des recherches importantes ont été menées pour surmonter la dynamique microfluidique qui apparaît aux nombres de Reynolds peu élevés. Aujourd'hui, les défis les plus pressants consistent à surmonter la biocompatibilité, le contrôle de la directionnalité et la disponibilité du carburant, avant que les nanomoteurs puissent être utilisés dans des applications de médecine personnalisée[7].

  1. Dreyfus, Baudry, Roper et Fermigier, « Microscopic artificial swimmers », Nature, vol. 437, no 7060,‎ , p. 862–5 (PMID 16208366, DOI 10.1038/nature04090, Bibcode 2005Natur.437..862D, S2CID 3025635)
  2. Bamrungsap, Phillips, Xiong et Kim, « Magnetically driven single DNA nanomotor », Small, vol. 7, no 5,‎ , p. 601–605 (PMID 21370463, DOI 10.1002/smll.201001559)
  3. T. E. Mallouk and A. Sen, "Powering nanorobots", Scientific American, May 2009, p. 72-77
  4. J. Wang, "Nanomachines: Fundamental and Application", Wiley, 2013
  5. (en) Pal, Somalwar, Singh et Bhat, « Maneuverability of Magnetic Nanomotors Inside Living Cells », Advanced Materials, vol. 30, no 22,‎ , p. 1800429 (PMID 29635828, DOI 10.1002/adma.201800429, S2CID 205286602)
  6. a et b « Physics Term Paper -- Nanotechnology », www.geocities.ws (consulté le )
  7. (en) Somasundar et Sen, « Chemically Propelled Nano and Micromotors in the Body: Quo Vadis? », Small, vol. 17, no 5,‎ , p. 2007102 (ISSN 1613-6829, PMID 33432722, DOI 10.1002/smll.202007102, S2CID 231585127, lire en ligne)

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